Traversée, Danse de Nègres
Œuvre non exposée
Cette estampe évoque une réalité souvent rapportée à propos du trafic négrier. Après environ une semaine en mer, les captifs étaient amenés sur le pont deux fois par jour, ils y étaient nourris et, souvent sous la menace du fouet, ils étaient contraints à l’exercice et forcés à danser pour éviter la perte de masse musculaire.
" La France Maritime ", en quatre volumes, publiée entre 1837 et 1842, sous la direction d’Amédée Gréhan, rassemble des textes, documentaires ou littéraires, avec l’ambition de présenter un état général du sujet.
Plusieurs articles abordent les questions de la Traite, de l’Esclavage et du commerce colonial. Certains les évoquent de manière factuelle et indirecte, d’autres : abolitionnistes fervents ou, à l’inverse, partisans de l’Esclavage, affichent des convictions personnelles et contradictoires. Ces divergences profondes reflètent tant la complexité des débats politiques contemporains liés aux abolitions de l’Esclavage et de la Traite que les fortes divisions de l’opinion publique à leur sujet. La réunion, dans un même ouvrage, de textes aux positions radicalement opposées étonne. Elle montre le parti-pris de neutralité présidant à réalisation de l’ensemble : des notes additionnelles précisent que les contenus des publications, susceptibles de heurter les sensibilités de certains lecteurs, n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.
Traversée, Danse de Nègres illustre bien cette dualité. Elle accompagne une série de quatre articles : De la traite des "Noirs", publiée par Jules-Edouard Alboize de Pujol (1805-1854), dans le tome III de " La France maritime ". Leur auteur, historien, dramaturge et directeur du théâtre de Montmartre, y défend ouvertement et sans concessions l’abolition de l’esclavage et de la traite.