
Démonstrations de dentelles au fuseau
Conservatoire de la dentelle de Bayeux



Nos dentellières du Conservatoire de la dentelle de Bayeux jacasseront-elles comme celles du Havre qui, au 18e siècle, se retrouvaient dans les rues avec leur ouvrage et créaient l’animation ? Elles incommodaient les commerçants mais la qualité de leur travail n’avait pas d’égal et s’exportait jusqu’en Afrique et aux Antilles.
De la dentelle ? Au Havre ?
Arrivée sous Henri IV, la dentelle se développe au Havre de façon prodigieuse. D’abord passe-temps, puis moyen d’existence, puis complément indispensable à la vie du foyer, la dentelle fait vivre de nombreuses familles havraises. En 1749 plusieurs milliers de dentellières sont dénombrées dans la ville. Elles participent à l’animation des rues, assises sur leur tabouret, leur ouvrage sur les genoux. Le succès de cette dentelle s’exporte à Lyon, Paris et dans les grandes foires locales. Depuis Cadix, les dentelles du Havre prennent la direction des colonies espagnoles d’Amérique du sud ; depuis le port du Havre, cette précieuse marchandise part pour l’Afrique où elle sert de monnaie d’échange pour l’achat de captifs. Malgré ce succès, les dentellières font partie des catégories les plus pauvres. Leur déclin débute à la fin du 18e siècle ; en 1820 on n’en compte qu’une dizaine. En 1830 elles ont toutes disparues.